Portrait de Rachel Gay, Caviste partenaire | Le Sourire au pied de l'échelle
Aujourd'hui, vous n'avez pas pu passer à côté de cette information : c'est la journée internationale des DROITS de la femme.
On aurait pu vous envoyer des tire-bouchons roses, mais vous commencez à nous connaître ! On préfère mettre à l'honneur nos partenaires. Alors on a décidé de vous parler un peu de Rachel Gay, caviste chez Le Sourire au pied de l'échelle à Paris, sous forme d'un portrait court, dynamique !
Tout commence quand Rachel a 10 ans, elle tombe amoureuse de l'étiquette d'une bouteille de Muscat du Cap-Corse. Ce jour là, elle annonce à ses parents qu'elle sera œnologue.
Depuis, elle a tracé son chemin en gardant ce cap. Des études dans le milieu du vin, des stages dans des domaines viticoles, une expérience chez un caviste aux 4000 références au Canada, et enfin, le retour en France. Où elle fait LA rencontre professionnelle avec Yann (à qui elle vendait déjà du Muscadet quelques années plus tôt !) et qui sera déterminante. Sa place est à Paris chez Caviste le sourire au pied de l'échelle.
🧐 Son client préféré ? Celui qui ne connait rien au vin,ça ouvre tout un champ des possibles.
😻 Son association préférée avec Atomic Caaaaaaat ? Une délicieuse tarte aux fraises pour rappeler ces jolies notes acidulées.
💪 Pour finir, ça fait quoi d'être une femme dans le monde du vin ? "Même si j'ai plutôt été chanceuse de ce côté-là car j'ai toujours été prise au sérieux par mes collègues, il est vrai qu'une femme, comme dans beaucoup de milieux, a besoin de faire plus ses preuves que ses homologues masculins. Puis il y a toujours ce client qui ne veut parler qu'au patron... mais heureusement ce n'est pas la majorité, et ça c'est chouette !"
Alors si vous voulez profiter de l'expertise de Rachel, ça se passe chez :
La cave le Sourire au pied de l'échelle
106 Rue de la Roquette, 75011 Paris
Et si vous voulez goûter Atomic Caaaaaaat avec une tarte aux fraises, c'est là avec une super nouveauté, tu peux acheter la bouteille à l'unité !
Créer un pont entre les mondes du vin
Avec la collection de vins Caaaaaaat, on te le redit, on veut créer un pont entre les buveurs de vins industriels et ceux qui boivent des vins natures. Les premiers achètent ce type de vin pour des questions de prix, les seconds par rapport à l’idée qu’ils se font de la vie. Au milieu de cet océan de vin nagent ceux qui sont guidés par mille critères dont leur goût, leurs instincts, les recommandations des critiques à qui ils donnent du crédit, les copains…
Créer ce pont ne plaît pas aux ayatollahs de tous bords (n’est-ce pas le propre de l’ayatollah que de construire son aura sur l’intolérance ?). Il est ainsi facile de critiquer en se trouvant à l’extérieur du problème. La question est bien différente quand on le vit au quotidien. On ne peut pas ignorer que 88% du vin est acheté en grande distribution (source : La Revue du Vin de France), ni ignorer que les caves et bars à vin nature fleurissent comme jamais (source : nos yeux, avec et sans lunettes). L’obstacle principal dans cette création de pont est donc l’ignorance. Celle qui sonne comme du bon sens : « pourquoi payer plus que 5€ pour un vin alors que celui que j’achète me plaît à ce prix ? », « pourquoi n’y a-t-il pas que des vins natures ? », celle qui demande de s’intéresser au sujet « quelles sont les différences entre agriculture conventionnelle, biologique, biodynamique, nature ? ».
Quand on critique le vigneron qui utilise de la chimie pour produire du vin, on se trompe de combat. Quand on critique un consommateur qui achète son vin 5€ ou en grande distribution ou issu de l’industrie chimique, on se trompe de combat. Le VRAI combat est contre l’ignorance et contre l’industrie chimique (à tout le moins l’industrie productrice de poisons) qui, elle, sait très bien ce qu’elle fait. Ne menons pas le combat superficiel s’apparentant à un souffle aigre sur les braises de l’entre-soi, cette critique simpliste déversée contre les vignerons et les consommateurs de vin. Certes, tous ont une responsabilité, mais ce ne sont pas des assassins.
Les labels florissant, associations et autres cautions, répondent au problème en surface, y ajoutant souvent de la confusion. C’est un constat. On n’est pas contre (au contraire !) mais on pense que ce n’est pas suffisant. En tant que producteurs de vin, on essaie de créer un pont entre les mondes du vin, ce breuvage millénaire moteur d’un humanisme universel. En combattant l’ignorance qui mène à l’entre-soi, à une forme d’obscurantisme doux donc toléré, on se heurte à la résistance au changement, la peur, et le socle de certitudes sur lequel elle s’est construite. Dans l’infobésité que nourrissent les réseaux sociaux, il faut se spécialiser pour se distinguer, se rendre visible. C’est une réponse pragmatique, symptomatique de notre ère bouffie par l’information, mais aussi une source d’incompréhension pour qui veut n’entendre que des idées qui confortent les siennes. Or, l’apprentissage se fait dans l’altérité. C’est avec nuance et patience que nous avançons dans la connaissance. Expliquer la différence entre les méthodes de viticulture, et pourquoi elles existent, demande du temps et doit être suffisamment sexy pour rassembler une audience. Les parties prenantes des media s’y attèlent avec nombre de journaux, magazines, blog, chroniques et émissions… notre rôle est de proposer un apprentissage par le produit en lui-même, le vin, source de plaisir, de partage et de goût. Dans ce processus, on veut s’amuser, t’entraîner avec nous, y mettre de la joie-de-vivre, et c’est exactement pourquoi on existe (ça, et envoyer des chats dans l’espace).
Qu’est-ce que le soufre alias sulfites alias SO2 alias E220 alias anhydride sulfureux alias dioxyde de soufre... (oh ! stop) ?
Le dioxyde de soufre est un gaz sans couleur, à l’odeur pénétrante à l’état naturel, discrète lorsque dissoute dans un liquide. Tous les produits fermentés contiennent du dioxyde de soufre. C’est un processus naturel issu de la fermentation. Le soufre est un conservateur naturellement présent dans les produits fermentés.
Ça va tu suis ?
Pour le vin, on parle de sulfites. Même dans des vins non sulfités, on peut en trouver jusqu’à 20 milligrammes par litre (20gr/L), car des sulfites sont naturellement produits par les levures lors de la vinification. C’est pour cela que les vins « sans soufre » n’existent pas et que l’on parle de vins « sans soufre ajouté ».
En vinification, le soufre est utilisé depuis la fin du 18ème siècle. Les Néerlandais l’introduisirent en France avec l’invention de la mèche à soufre (qui sert à désinfecter les fûts avant leur réutilisation). Le soufre a des propriétés antiseptique, antifongique, permet d’inhiber les levures ou bactéries indésirables, et permet de stabiliser le vin. Ce soufre est comme toute chose : bon à dose équilibrée, mauvais dans l’excès (comme pour le soleil, l’eau, l’oxygène, la raclette… OK, pas la raclette.). Tout est question d’équilibre. L’OMS défini ainsi la dose de soufre maximale journalière, à ne pas dépasser, à 45 milligrammes pour une personne de 65 KG (avec une règle de 3, tu sauras ce qu’il faut pour toi).
Voici un tableau informatif sur les doses de soufre autorisées selon le type de viticulture pratiquée :
Le soufre est un vaste sujet, les industriels de l’agrobusiness en mettent même dans les fruits et les frites !
Chez Caaaaaaat, nous tâchons de ne pas ajouter de sulfites et suivons toujours, à l’exception de Sunny Caaaaaaat (vin biodynamique), la charte Vin Méthode Nature ; le goût étant notre priorité numéro un.
Comment reconnaître un bon / vrai vin nature ?
Si tu t’intéresses aux vins natures, c’est que tu es déjà un minimum informé. Allons plus loin, ensemble, main dans la main, tout ça tout ça.
Le vin nature est un mode de pensée, un mode de vie. C’est un questionnement sur la manière de vivre, sur notre place sur Terre. Le vin nature est libre, il se montre à nu, sans additifs, sans correctifs, il se dévoile avec ses qualités et ses défauts (contrairement à l’Homme, il n’en a pas toujours !).
On te parlait d’écoblanchiment/greenwashing, on peut t’aider à le contrer avec quelques clés de compréhension :
Astuce n°1 : Attention à ceux qui utilisent des dérivés du mot « nature » qui sonnent bien à l’oreille. La réglementation autour du vin nature se met tout juste en place, des coquins le savent et jouent sur les mots.
Astuce n°2 : La mention « sans soufre ajouté » ne suffit pas. Là aussi des coquins ont trouvé des substituts au soufre, comme l’acide ascorbique (et tu ne le verras pas sur l’étiquette).
Astuce n°3 : Si le vin n’est pas en conversion à l’agriculture biologique, en agriculture biologique ou en biodynamie (labels Demeter ou Biodyvin), il y a de grandes chances qu’il ne soit pas nature, grande chance et pas totalement exclu car des vignerons refusent les certifications et travaillent quand même très bien.
Astuce n°4 : Le vin est trouble (normal sur certains vins non-filtrés).
Astuce n°5 : Le vin a un peu de gaz (c’est naturel, ça vient de la fermentation et ça protège le vin).
Astuce n°6 : Le vin a une drôle d’odeur à l’ouverture (ça peut être plein de trucs, souvent c’est ce qu’on appelle la réduction, à savoir la réduction en oxygène, c’est bon signe, le vin ne sera pas oxydé).
Astuce n°7 : Les trois à la fois !
Astuce n°8 : Rien de tout cela, mais le vin pète le fruit et se glougloute comme jamais.
Et si tout ça te fatigue, bois les vins Caaaaaaat qui sont indiqués nature (si tu es là, c’est que tu les aimes sûrement déjà), visite les vendeurs spécialisés en vins nature (ça existe) et demande conseil à ton caviste (fais marcher tes commerces de proximité !).
Qu’est-ce qu’un vin nature ?
D’abord, chez Caaaaaaat on parle de vin « nature » plutôt que de vin « naturel », parce que par définition le vin est un produit culturel. Le vin ne se trouve pas naturellement dans la nature, il nécessite l’intervention de la vigneronne, du vigneron, pour naître du raisin (naturel lui).
Simplement dit, le vin nature est un vin produit le plus naturellement possible :
- Pas de produits de synthèse : ni dans les vignes, ni au chai, nulle part
- Des vendanges manuelles
- Un taux de soufre/SO2 total inférieur à 40mg/L
Autrement dit, on vise le PUR JUS de raisin fermenté. Cela devrait tout le temps être le cas, mais ce n’est pas si simple. La nature a ses caprices et nos sociétés ne vivent plus à son rythme. L’image ci-dessous résume bien les différences :
L’histoire du vin produit de manière naturelle remonte à l’Antiquité, bien avant l’arrivée des techniques de vinification industrielle du 20ème siècle, doublement amplifiées par la deuxième Guerre Mondiale : développement rapide de la pétrochimie (notamment par l’armement) puis course au rendement (lors de la reconstruction).
Dans les années 1980, en France, le mouvement pour le retour à une production naturelle des vins est né de personnages illustres tels que le « négociant-éleveur » du Beaujolais : Monsieur Jules Chauvet, également écrivain, scientifique et fin dégustateur. Jules Chauvet fut un pionnier, un de ces rares êtres humains pour qui l’adjectif « génial » a du sens. Dès les années 1950, il produisait des vins natures. Ses méthodes ont lentement infusé auprès d’esprits curieux comme celui de Jacques Néauport, producteur itinérant de vin, ainsi que l’emblématique vigneron du Beaujolais Marcel Lapierre (et bien d’autres).
Au cours des années 90, le mouvement des vins natures a continué à gagner en popularité en France, en Italie et en Slovénie, puis s’est rapidement répandu à travers l’Europe et le monde (notamment États-Unis et Australie) dès les années 2000.
Aujourd’hui – le grand-public étant de plus en plus conscients des avantages qu’une telle production apporte à leur santé et celle de notre environnement – de nombreux vigneron.nes convertissent leur vignoble ou optent dès le départ pour une agriculture saine et des méthodes de vinification naturelle (pour les plus curieux, suivez ce lien pour comprendre les différentes approches de l’agriculture vinicole : Quelles différences entre conventionnel, biologique, biodynamique, nature ?).
Comme nous faisons face à une grande vague d’écoblanchiment alias greenwashing, rappelons-nous qu’un vin gratuit ne peut pas exister. Soit on paie le prix en abîmant l’environnement, soit on paie en Euros.